Les
faïences vont bien aux poires. Elles s'y reposent en majesté. Les couleurs
et les formes se répondent. Les hommes qui taillaient les arbres et pétrissaient
l'argile étaient de cette trempe. Ils savaient que dans les jardins et
sur la table des rois , Dieu tolère qu'on touche à son travail . Ils noyaient
leur orgueil dans des flots de prières et l'amour qu'ils avaient pour
le Roi se portait sur les choses..... Vers les années trente, le progrès
ne fait plus aucun doute chez les poires. Pour les individus débarrassés
de toutes les superstitions et de toutes les vieilles lunes , il ne restait
plus qu'à vivre sans scrupules dans le droit fil des vraies doctrines.
On commence à voir des poires un peu folles se couvrir de rouge, de noir
ou de brun. "Qu'allons-nous faire de nos poires?" se lamentaient les économistes
et les démocrates.
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