| DE
LA VERITE ET DU MENSONGE |
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Préhistoire |
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On voudrait savoir pourquoi les têtes sont bonnes ou mauvaises. Les savants et les philosophes travaillent la question depuis qu'il y a des têtes aux quatre coins du monde. Ils attrappent des migraines à force de percer les mystères de la nature mais leurs efforts ne semblent pas toujours récompensés. Il faut dire que la Nature n'est mystérieuse que pour ceux qui l'observent. Les autres ne veulent rien savoir quand ils comprennent que les mers sont des réserves de poissons, les montagnes des réserves de neige, les fleuves des bases de loisirs, les arbres des réserves de bois et les sols des réserves de propriétaires. Puisque la vérité ne paie pas, quelques menteurs de génie ont essayé le mensonge. Ils s'aperçurent que les illusions sont nécessaires à l'homme pour éviter la folie, qu'il enrage de les perdre. Ils dirent qu'ils avaient des visions, que des démons grouillent dans le noir, que les hommes brillent parfois d'une lumière divine. Ils ont cachèrent des esprits dans les arbres, des nymphes dans les sources et des dieux sur les montagnes. Ils racontèrent que l'ombre des nuages et les étoiles du ciel gouvernaient le monde et que les hommes devaient être sages pour sous peine de catastrophes. Quelques déluges, quelques explosions de volcans, quelques invasions de sauterelles ont aidé les menteurs... Mais les hommes, plus intelligents que les singes et plus petits que les éléphants rêvaient d'empires et de villes neuves. Ils tinrent leurs filles en laisse et battirent leurs femmes, puis comme il fallait ne pas s'ennuyer ils se firent la guerre et la vendetta, devinrent plus forts et plus sauvages que des loups. Un menteur exaspéré, plus menteur que tout ce qu'on pouvait imaginer, se déguise en agneau, raconte qu'il n'en a pas pour longtemps, dit qu'il descend du ciel, embrasse les moins que rien, crache sur l'or, commande à chacun d'aimer l'autre comme soi-même et s'arrange pour disparaître de sa tombe... et réapparaître trois jours après avant de s'envoler aux cieux. On fête encore sa naissance, ses successeurs se déguisent toujours en agneaux et on se bat toujours à Jérusalem pour savoir qui doit y fairele ménage. |
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| Saint-Tropez
1980 |
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Tous les menteurs n'ont pas l'envergure de Jésus de Nazareth, ni le vrai dégoût de l'espèce humaine (" Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font..."). Mohamed l'arabe qui ne comprenait rien à l'amour du prochain, saisit que les hommes deviendraient des agneaux si Dieu parlait comme un lion. Car dans ce cas là, il vaut mieux rester tranquille, respecter les lions et raser les murs. La barbe du prophète n'a pas fini de faire de l'ombre... Mohamed prouva l'épée à la main qu'Allah est toujours en train de créer le monde. Pour calmer les esprits. il apprit aux humbles à triompher des femmes, interdit l'ivresse et les cochonnailles. C'est peut-être là que réside la clé de son succès... Les têtes gardent leurs secrets, avec ou sans paroles divines. Les savants et les philosophes ont toujours des migraines. Les hommes ne sont ni meilleurs ni pires que les hommes. Il y a pourtant des fous et des enfants dans les recoins de la Terre qui aiment les jardins de mots, les couleurs inattendues, les oiseaux de passage. Ils font de l'ombre et de la lumière en jouant avec le soleil. Ils ne voient plus le temps passer. Ils n'ont même plus le temps d'être bons ou méchants... |
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| Les
têtes ont des secrets... |
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